Dreamworks
2006
Dreamworks
Travail et entertainment
La série Dreamworks initiée par Vincent Debanne en Slovaquie fait entrer en collision, par son titre même, deux registres a priori antinomiques : le travail et le loisir. Dreamworks fait référence à l’une des sociétés de production et de distribution les plus célèbres de Hollywood, temple de la société du spectacle, de l’Entertainment. Rêves et travail s’annoncent programmatiques. Lorsque le slogan d’une usine automobile s’avère être « Magic of working together », le photographe s’interroge sur la véracité d’un tel énoncé. Quelle est donc cette magie issue de l’effort collectif ? Quelle utopie voudrait nous faire croire qu’il est magique de travailler ensemble dans l’univers aseptisé d’une usine en phase de test, au sol lisse et miroitant, aux structures métalliques rutilantes, aux chaînes de montage à peine étrennées ?
Si le photomontage est historiquement lié à la notion de travail, cette technique, formidable outil de propagande, est littéralement liée à l’un des éléments les plus emblématiques du monde de l’usine : La chaîne de montage. L’historien de la photographie Michel Frizot rappelle que « le photomontage est conçu comme une construction en référence à la chaîne de montage, une fabrication, une transformation de matériaux premiers. Le mot photomontage est né de la culture industrielle : montage de machines, montage de turbines1».
Chez Vincent Debanne, les formes circulaires qui rappellent les enchevêtrements de tuyaux, turbines et autres machineries des photomontages de l’entre-deux-guerre (cf. César Domela, Ruths-Speichen, 1928) sont remplacées, comme par une machination grotesque, par des toboggans qui reviennent comme un leitmotiv.
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Audrey Illouz
Dreamworks
2006
Travail et entertainment
La série Dreamworks initiée par Vincent Debanne en Slovaquie fait entrer en collision, par son titre même, deux registres a priori antinomiques : le travail et le loisir. Dreamworks fait référence à l’une des sociétés de production et de distribution les plus célèbres de Hollywood, temple de la société du spectacle, de l’Entertainment. Rêves et travail s’annoncent programmatiques. Lorsque le slogan d’une usine automobile s’avère être « Magic of working together », le photographe s’interroge sur la véracité d’un tel énoncé. Quelle est donc cette magie issue de l’effort collectif ? Quelle utopie voudrait nous faire croire qu’il est magique de travailler ensemble dans l’univers aseptisé d’une usine en phase de test, au sol lisse et miroitant, aux structures métalliques rutilantes, aux chaînes de montage à peine étrennées ? (…)
Audrey Illouz